mardi 27 mars 2007

vol de nuit

L’attente, assis au pied d’une colonne dans la chaleur de la fin d’après midi. Le bruit et le dépaysement… le sol d’Afrique est si semblable au nôtre.
Quelques pistolets mitrailleurs rôdent ici ou là, on sent la nervosité militaire et pourtant le calme est présent, bonhomie ou chaleur ?

Un mouvement, il faut identifier les bagages pour les charger dans l’avion… une montagne à déplacer, c’est la course, chacun empoigne les sacs qu’il connaît… espérer que tout rentrera dans le cerf-volant !

Un bus nous attend, l’homme de la sécurité nous pousse, plus vite !

Le soleil a commencé à basculer sur l’horizon et enflamme l’aile de l’ ATR 42-300. Symphonie lumineuse. Christiane sort l'appareil de photo… un cri, démarche militaire d’une charmante noirette, elle ne sera charmante que quelques secondes, l'appareil est presque au sol, cris… il y avait près de l’ATR un groupe d’hommes en armes, il faudra l’intervention d’un gradé pour que cela ne tourne au drame.



Nous voilà dans l’avion… l’univers a prodigieusement rétréci… cela me rappelle St Ex…
La nuit vient, les moteurs s’emballent… décollage, au revoir Alger la blanche.

Dans le peu de lune restant, l’éclipse sera totale dans quelques minutes, le désert apparaît furtivement… étonné par toutes ses lumières, ici il ne devrait pas y en avoir !

Le vol devient monotone quand la voix du pilote nous annonce escale à Gardaïa… aéropostale ? L’autonomie de l’avion ne permet pas la liaison Alger – Ardrar, il faut faire le plein

L’atterrissage est brutal, le poids embarqué est important, la piste est un peu courte…
L’odeur du kérosène emplit la carlingue… je me prendrais presque pour Hemingway… l’aventure est là… l’Aventure !

Décollage, court, brutal, maîtrisé, virage sur l’aile pour prendre le vent… le vent du sud qui nous porte vers Ardrar…

La nuit nous enveloppe, plus de bruit dans la carlingue. L’un dort, l’autre lit… j’essaie de voir les étoiles. Quelques lueurs au sol vite dépassées… l’immensité noire, le vide !
Et puis quelques lucioles bleues, virage sur l’aile, la descente commence… au milieu de nulle part. y a-t-il une piste ici ? Premier passage au-dessus du tarmac qui file à toute allure, c’est bien plus grand que Gardaïa… virage face au vent, le nez de l’avion cabré, on touche… nous y voilà. Moteurs à fonds à contre sens, freinage et puis... silence !
Ardrar… le désert, il fait nuit, il fait chaud.

La lune réapparaît de son éclipse, en bout de piste deux hélicoptères Sukoï semblent attendre un dernier combat.
Allez chercher vos bagages, le responsable de piste a envie de dormir… je le comprends.
Yalah, yalah… avance, c’est par là… j’avais oublié que l’on peut marcher mais que l’on doit avancer, ne pas traîner, ne pas regarder le paysage…

Et là surprise cinq de nos compagnons ne verront pas leurs sacs, ils avaient pourtant été préparés ! Dans quelques heures on s’apercevra qu’il manque des médicaments importants…
L’Aventure ?… elle ne faisait que commencer.

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